Face à l'ignorance

Parmi d’autres événements tragiques, la mort de Joyce Echaquan a démontré que le racisme systémique est réellement présent au Québec. À la suite de ce drame, il était impératif pour Amnistie internationale d’agir, afin de faire avancer le débat sur la question. La stratégie s’est basée sur le fait que le racisme systémique est un sujet particulièrement difficile à aborder ici, car le peuple québécois a lui-même été victime de discrimination jusqu’à tout récemment. La campagne a mis des individus face aux faits pour ainsi les amener à se questionner dans des scénarios où leurs actions peuvent avoir des conséquences discriminatoires. Le média non conventionnel a été privilégié afin de générer un engouement initial et de rallier des partenaires de visibilité pour qu’ils se joignent à l’initiative. Il était impératif de rejoindre massivement la population afin de l’éduquer sur le sujet. La campagne a donc abordé une série de partenaires médias, tels que Cogeco, La Presse et Radio-Canada afin de solliciter un appui de visibilité. Par le biais d’annonces « ignorables » sur YouTube et en détournant certaines fonctionnalités de Facebook et Instagram à son avantage, Amnistie internationale a provoqué un moment d’introspection en confrontant l’auditoire à son ignorance et à ses préjugés raciaux intériorisés. L’offensive a amené les Québécois.es à s’informer, car une augmentation de 283 % du temps moyen passé sur le site Web a été notée.